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Rencontre avec Colette, bénévole à l'équipe de Melun

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Aujourd’hui, nous tirons le portrait de Colette !
Bénévole dans l'équipe de Melun
« L’engagement bénévole m’a apporté bien plus que le temps ou l’énergie que j’ai pu donner. »

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Quel a été votre parcours au Secours Catholique jusqu’ici ? 
Le Secours Catholique et moi c’est une très vieille histoire ! J’ai été bénévole au Secours Catholique il y a de nombreuses années et puis la vie, le travail, les enfants ont fait que je me suis un peu éloignée. J’ai repris du service en 2010. J’ai eu envie de revenir à cet engagement et de rendre un peu de ce que j’avais reçu. Il y a toujours eu des gens qui m’ont soutenue dans les périodes difficiles de ma vie. J’ai voulu, à mon tour, être ce soutien pour quelqu’un. 
J’agis principalement au service de jeunes mineurs étrangers, c’est auprès d’eux que je me sens le mieux. Je les aide à trouver du travail, à trouver un logement, à tracer leur chemin dans la société. Ce que je veux, c’est qu’ils se fassent une place là où ils ont voulu s’installer. 

Je fais partie de la commission étrangers depuis de nombreuses années maintenant. Aujourd’hui, je viens en aide à des jeunes que j’ai rencontrés alors qu’ils n’étaient encore que des bébés. Certains sont partis, ont fait leur vie, mais ils m’envoient toujours des messages pour me donner de leurs nouvelles ou me demander des conseils.

 
Concrètement, comment s’organise votre engagement au sein du Secours Catholique ? 
Je reçois sur rendez-vous, le mardi matin, le jeudi après-midi et le samedi toute la journée.  Le reste du temps, je ramène mes dossiers à la maison pour avancer.

Le mardi toute l’équipe déjeune ensemble et ces moments sont l’occasion de parler de toutes les histoires, des gens qu’on a rencontrés, des difficultés auxquelles il faut trouver des solutions. Nous ne sommes jamais seuls face à nos dossiers. Tout le monde a son mot à dire sur les cas particuliers de chaque personne que l’on suit. 

C’est un sacré engagement, mais c’est un plaisir de fonctionner en équipe, on est heureux de se retrouver, de préparer les choses ensemble. Après toutes ces années, je remarque que l’on a grandi ensemble, qu’on a progressé dans notre manière d’échanger, de trouver des solutions pour les personnes qu’on accueille. Et surtout, il y a tellement de belles histoires. 


Et quelles sont ces belles histoires ? Quels sont vos meilleurs souvenirs au Secours Catholique ? 
Il y a beaucoup de belles histoires. 

Je me rappelle le premier jeune que j’ai accompagné, Nicolas. Il est descendu de l’avion le lendemain du décès de sa maman au Cameroun. Il est resté en France, on a travaillé ensemble et on a réussi à ce qu’il fasse des études. Aujourd’hui il est marié, il a trois enfants. Il passe de temps en temps au Secours Catholique, pour dire bonjour. 

Je pense aussi à une jeune maman malienne, qui est arrivée en pleurant un jour avec deux enfants sous le bras. Elle avait appris qu’elle attendait un troisième enfant, alors qu’elle avait subi des choses horribles. À cause de l’excision, elle souffrait énormément. Elle avait été obligée de quitter le Mali alors qu’elle était conseillère en patrimoine là-bas. On a attendu ensemble ce bébé qui est aujourd’hui une belle petite fille. Elle a poursuivi des études en France, elle a acheté une maison et elle est devenue française l’année dernière. 

Malgré les échecs que l’on ne manque malheureusement pas de rencontrer, ces belles histoires vous font continuer, vous font vous dire que vous ne perdez pas votre temps.  


Au-delà de votre accompagnement auprès de ces jeunes et de ces familles, qu’est-ce qui vous plaît dans la vie associative au Secours Catholique ? 
J’aime le fait que, malgré nos différences, nous soyons une équipe soudée. On est ensemble depuis longtemps pour la plupart et on partage de nombreuses choses : que ce soit pour préparer une porte ouverte, un après-midi convivial avec les familles, une campagne de fin d’année… J’aime ces moments d’échange et de convivialité.  


Que vous apporte votre engagement auprès du Secours Catholique ? Qu’aimeriez-vous mettre en avant pour encourager ceux qui hésitent à s’engager ? 
Je trouve du bonheur à redonner aux autres un peu de la chance que j’ai eue. L’engagement pour les autres permet de prendre conscience des belles choses que la vie nous offre, et de vivre aussi, comme je le disais plus haut, de très belles histoires. 

Je pense aussi que l’engagement m’a permis de grandir en humilité, d’apprendre à accepter les choses comme elles viennent. Les gens que j’ai accompagnés, qui avaient souvent bien moins que moi, faisaient souvent preuve d’un immense courage. Leur force de caractère face à l’adversité m’a souvent déroutée. J’ai même pu être gênée par les marques de reconnaissance qu’ils manifestaient aux bénévoles, tant il me semblait que les épreuves qu’ils avaient traversées dépassaient ma réalité quotidienne. J’ai souvent eu le sentiment de ne pas être à la hauteur de leurs remerciements. Mais il faut apprendre à lâcher prise et à accepter ces mercis, c’est important de recevoir ce que les personnes accompagnées veulent nous donner. 

Je pense que mon engagement a grandement contribué à m’ouvrir l’esprit sur d’autres cultures, d’autres religions, d’autres pratiques, d’autres façons d’envisager la vie, la famille, etc. J’ai appris à ne pas être dans le jugement. Je me sens moins « rétrécie » que j’ai pu l’être à une certaine époque. 


L’engagement bénévole m’a apporté bien plus que le temps ou l’énergie que j’ai pu donner. 
 

Auteur et crédits
Raphaëlle Farge